« L’Ain, territoire de la Maison de Savoie », une conférence de la Salévienne à Vers
La société d’histoire régionale la Salévienne avait une nouvelle fois choisi notre commune pour présenter, samedi 16 mars, une conférence de Cédric Mottier intitulée « la Maison de Savoie et les Pays de l'Ain ».
La chose est peu connue, mais durant plusieurs siècles, une bonne partie du territoire de l’actuel département de l’Ain appartenait à la Maison de Savoie. Cette histoire commence au XIe siècle avec le fondateur du duché de Savoie, Humbert aux Blanches Mains, qui règne sur la Maurienne, mais également sur les baillages de Belley et du Bugey. Excentrées par rapport au fief des comtes de Savoie, ces terres de l’Ain vont faire l’objet au fil des siècles d’un patient travail de conquête pour l’acquisition des territoires permettant de rattacher Belley et le Bugey à la Savoie. Mariages, pariages (association entre deux seigneurs) ou batailles, toutes les occasions seront bonnes pour permettre de créer un vaste territoire savoyard au nord du Rhône qui, à son apogée, représentera 80% de la surface de l’actuel département de l’Ain. Mais au XVIe siècle, les choses se gâtent. Alliée au camp bourguignon, la Maison de Savoie est dans le camp des perdants et voit son territoire envahi en 1536 par ses puissants voisins français et bernois. En 1588, Charles-Emmanuel a la mauvaise idée d’envahir le marquisat de Saluces, enclave française au cœur du Piémont. Cette attaque provoque une nouvelle occupation des troupes d’Henri IV, suivie de la signature du traité de Lyon, en 1601, qui entérine la cession par le duc de Savoie des bailliages de Bresse, du Bugey et de Gex, au roi de France. Ce traité mettait fin à une implantation multiséculaire de la Maison de Savoie sur la rive droite du Rhône. Cédric Mottier a rappelé que cette issue semblait inéluctable dès le moment où les ducs de Savoie avaient fait le choix d’un développement politique vers le sud et la future Italie, qui offraient plus d’opportunités d’expansion que les terres situées outre-Rhône.