Petit historique de la commune de Vers

en septembre 1600, il est à peu près certain que le roi de France Henri IV a traversé la commune de Vers pour rejoindre la maison forte du village voisin de l’Eluiset. Venu de Chambéry par la route qui passait notamment à Rumilly et à Sallenôves, le souverain était présent dans la région pour suivre en personne le siège que son armée tenait devant le fort Sainte-Catherine. Cet édifice avait été construit par le duc de Savoie Charles-Emmanuel 1er à Songy (commune de Viry) pour monter sa puissance et préparer une nouvelle attaque contre la ville du bout du lac.

Au début des années 1800, l’Etat napoléonien fait construire une nouvelle route reliant Viry à Frangy, dont l’itinéraire passe en contrebas de l’ancienne voie entre l’Eluiset et Jonzier traversant la commune (Via Romana et route de Chez Jeantet). La famille Falconnet, qui avait choisi dans un premier temps un terrain situé près de cette ancienne route, change d’avis et fait bâtir sa maison en bordure de la toute nouvelle route. Cette demeure, qui resta pendant des années la seule à cet endroit, fut appelée « la maison neuve » et donna donc naissance au hameau de Maison Neuve. Elle était probablement située dans le pâté de maisons qui occupe actuellement les n° 192 et 196 de la route de Frangy.  

Comme de nombreuses autres bourgades de la région, d’importants incendies ont presque entièrement ravagé au XIXe siècle les villages de Vers (1832, 1858) et de Bellossy (1856), dont le nom vient des bellosses, ces fruits âpres donnés par les prunelliers.

Durant la seconde guerre mondiale, le curé du village, Claudius Fournier, avec le soutien de plusieurs habitants de la commune, a aidé de nombreux réfugiés juifs à rejoindre la Suisse voisine. A ce titre, il a reçu à titre posthume en 1993 la médaille des Justes de l’Etat d’Israël. Après le conflit, il a fait construire sur les hauteurs de Vers une chapelle pour remercier la Vierge Marie d’avoir protégé la commune durant la guerre. Cette chapelle offrant un superbe panorama sur la plaine du Genevois est chaque année au mois d’août l’objet d’un important pèlerinage.

Comme la plupart des communes du secteur, Vers a connu durant le XIXe siècle et la première partie du XXe siècle un lent exode rural. Si la commune comptait 359 habitants avant la première guerre mondiale, elle n’en recensera plus que 265 en 1962, avant que l’attrait économique de Genève ne génère une nouvelle émigration qui permettra à Vers de voir sa population plus que doubler en moins d’une cinquantaine d’années (635 habitants en 2010).

Parmi les réalisations récentes de cette commune, on peut relever la création d’une auberge communale, d’une bibliothèque, d’une cantine-garderie périscolaire et la sécurisation du village de Maison Neuve, traversé par une route à forte circulation.

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